BR52

Dans le cadre de l'économie de guerre, l'Allemagne a besoin, au cours du Second Conflit Mondial, de très nombreuses locomotives pour assurer les inombrables transports. Les armées en campagne ont  d'énormes besoins en ravitaillement. Ainsi une division de Panzer consomme environ 2400 litres de carburant par kilomètre sur route et 5000 en tout terrain !

Décision est prise de produire une version simplifiée de la locomotive BR50. L'idée est de simplifier le processus de fabrication d'une part et de limiter l'utilisation de matériaux rares comme le cuivre. L'Allemagne a besoin de machines simples, fiables, peu coûteuses et nombreuses ! Ainsi la construction de la BR52 fait appel à la soudure, moins onéreuse que le rivetage.

Selon les sources près de 6700 BR52 auraient été construites entre 1942 et 1951, ce qui en fait la série de locomotives la plus nombreuse au monde !

Les BR52 serviront après guerre dans de nombreux pays : Belgique (200 unités), Luxembourg (100), Turquie (1000), Tchecoslovaquie (185), Hongrie (100), Autriche (700), Norvège (74), URSS (2100), Bulgarie, Roumanie...

En France, ce sont 42 machines qui rouleront sous l'immatriculation 150 Y 1 à 42. 17 de ces machines furent construites en France par SACM, à proximité de Strasbourg, récupérées directement à l'usine, elles portent les numéros 1 à 17, le reste de la série étant composé de machines de la DRG récupérées au titre de dommages de guerre. Elles conserveront leur numéro allemand. Basées aux dépôts de Mulhouse-Île-Napoléon, Mulhouse-Nord, Sarreguemines, Hausbergen, Sarrebourg et Thionville, les 150 Y roulèrent dans la région Est, jusqu'en 1959.

Les BR52 furent assorties à 3 modèles de tender :

-le tender baignoire, de 32m3 et 9,4 t de charbon, que l'on voit sur ces photos.

-un tender rigide, peu répandu, emportant 30 tonnes d'eau et 8 de houille.

-un tender de 13m3, et 9 tonnes de combustible, à condensation, qui permettait de récupérer la vapeur, en filtrant l'huile et de refroidir le tout avec 3 ventilateurs, pour réutiliser l'eau. Outre une plus grande discrétion (moins de vapeur émise), l'avantage était l'autonomie, près de 7 fois celle d'une machine conventionnelle, soit 1000 à 1200 km. 128 de ces tenders furent produits et certains, après guerre, transformés en wagons lourds par la société O&K. Un seul tender de ce type servit en France dans la série 150 Y.

Au cours des années 60, des BR 52 produites en France sous l'occupation furent récupérées en Allemagne et ferraillées dans la foulée.

Il subsisterait dans le monde près de 1000 machines de cette série, dont une bonne partie non récupérable.

D'autres machines Allemandes seront "francisées" à la même époque, c'est le cas des BR44 (150 X), BR50 (150 Z) ou des KDL 4 ELNA (040 TX).